Angleterre : Le jackpot du ticket à gratter «mal acquis» n’ira à personne

Angleterre : Le jackpot du ticket à gratter «mal acquis» n’ira à personne

Angleterre : Le jackpot du ticket à gratter «mal acquis» n’ira à personne

C’est un final « en différé » et inattendu pour une histoire rocambolesque, qui a déjà tenu en haleine pendant de longues années les amateurs de tickets à gratter d’Outre-Manche. En 2019, deux jeunes escrocs avaient fait les gros titres de l’actualité anglaise après avoir exagérément célébré le jackpot de 4M£ d’un ticket à gratter… Qu’ils n’ont finalement jamais pu encaisser, car il avait été prouvé qu’ils avaient acheté le jeu avec une carte bleue volée !

Aujourd’hui Joshua Addyman – le propriétaire légitime du moyen de paiement dérobé – veut réclamer le prix… Sauf qu’AllWyn – la société des Loteries qui a depuis succédé à Camelot – ne l’entend pas de cette oreille.

Une soirée festive et peu d’argent sur le compte

L’affaire avait fait grand bruit, et les photos de réseaux sociaux où Jon-Ross Watson et Mark Goodram s’affichaient avec « champagne et gros cigares » dans les meilleurs troquets de Londres, après avoir supposément remporté 4 millions de livres sur un ticket à gratter Cash Vault Jewell, ont fait le tour de l’Angleterre.

Sauf que la carte bancaire avec laquelle ils avaient réglé le jeu avait été subtilisée, lors d’une soirée à Clapham (sud de Londres), à un autre jeune, qui ne s’en est tout d’abord « pas préoccupé plus que ça » :

« J’avais 180£ [environ 200€, ndlr] sur mon compte, et comme j’avais fait opposition ma banque m’a immédiatement remboursé, donc je m’en moquais un peu – se justifie Josuah.

« J’ignorais tout de l’histoire du ticket à gratter ! »

Sauf que… Le jeune homme avoue n’avoir appris que tout récemment – par des journalistes britanniques ayant suivi l’affaire depuis ses débuts – que sa carte bleue avait servi à acheter un ticket à gratter multimillionnaire !

« Si j’avais su plus tôt que ces gens avaient acheté un ticket à gratter gagnant avec ma carte, bien sûr que je me serai intéressé davantage à leur sort ! – regrette-t-il, un peu amer.

Car sur le coup, Josuah ne comprend « pas vraiment » le zèle avec lequel les autorités mènent l’enquête ; à la différence de la joueuse qui avait immédiatement porté plainte pour  le vol d’un bulletin primé du Loto Foot,  lui ne se sentait pas particulièrement lésé :

« Je m’étais déjà fait voler une carte bancaire par le passé, et je ne comprenais pas pourquoi la police insistait tant à ce que je vienne, entre autres, au procès… Ils ne m’ont rien dit concernant le ticket à gratter, et comme c’était au beau milieu de la crise du Covid j’ai préféré ne pas y aller – explique le jeune Britannique.

Un jackpot non-attribué

Alors qu’il vient juste de réaliser qu’il pourrait peut-être réclamer une partie de ce beau pactole du ticket à gratter, les espoirs de Josuah ont rapidement été douchés par les responsables d’AllWyn :

« Ce jackpot de ticket à gratter ayant été acquis par des moyens frauduleux il ne peut en aucun cas être attribué, et il ira donc directement aux bonnes œuvres – décrète, catégorique, le porte-parole d’un organisme qui vient justement d’être pointé du doigt pour ses méthodes « musclées » lors des  enquêtes préalables à l’attribution des prix de Loterie.

Moralité : ticket à gratter mal acquis ne profite à personne… Et surtout pas aux deux voleurs, qui ont écopé chacun de 18 mois de prison.

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