Le Loto souffle ses 90 bougies et se souvient de son premier gagnant

Le Loto souffle ses 90 bougies et se souvient de son premier gagnant

Le Loto souffle ses 90 bougies et se souvient de son premier gagnant

Alors qu’une toute nouvelle Loterie vient de naître – l’EuroDreams, qui a fait ses deux premiers grands gagnants en France – le nonagénaire Loto ouvre avec nostalgie son album des souvenirs, et se remémore son premier gros lot : le chanceux s’appelait Paul Bonhoure, coiffeur de son état, et s’apprêtait à vivre, en ce 7 novembre 1933, une aventure fabuleuse et annonciatrice d’un changement de paradigme pour toute la société française.

Le commis de Tarascon

C’est une épopée, celle du Loto, qui commence en effet par cette cagnotte de 5 millions d’anciens francs (environ 3,3 millions d’euros actuels) remportée il y a tout juste 90 ans, jour pour jour, à Tarascon (Bouches-du-Rhône).

Si le « coiffeur de Tarascon », Paul Bonhoure, restera à jamais dans les annales du Loto, beaucoup ignorent que ce fut Albin Bin, son commis, qui avait acheté pour lui le numéro gagnant… Après avoir cédé à la galanterie en laissant une dame prendre son tour dans la file d’attente !

Deux numéros… Dont un gagnant

Ce beau geste – à l’opposé de la bousculade qui avait pourtant  permis à une Californienne de gratter un ticket gagnant – a reçu la meilleure des récompenses : un numéro gagnant !

« Mon patron m’avait demandé un numéro du Loto ; j’en ai pris un pour lui et un pour moi… Et c’est moi qui ai tapé le mauvais ! – commentera, non sans humour, le commis du coiffeur.

À cette époque de l’entre-deux guerres, les numéros du Loto étaient encore semblables à ceux qui sont gravés sur  les boules de la chance de la Loterie de Noël Espagnole et on jouait des chiffres entiers : le tirage du 7 novembre, premier à marquer un gagnant au rang 1, avait ainsi récompensé le 18414 de la série H.

De coiffeur à « Superstar »

Le détenteur de ce fameux numéro du Loto était donc le coiffeur Paul Bonhoure, le patron d’Albin.

Créant l’événement, cet artisan « sans histoire » est devenu, du jour au lendemain, le sujet de prédilection de la presse : à l’heure où les réseaux sociaux n’étaient encore que de la science-fiction, les principaux journaux ont fait leurs choux gras de sa belle aventure du Loto.

Le grand gagnant a même défilé en voiture décapotable, sur les Champs-Élysées, en saluant la foule de son chapeau… Un protocole digne d’un chef d’État !

La chance en héritage

D’ailleurs, l’un des seuls regrets de ce premier grand gagnant du Loto fut justement cette « médiatisation à outrance ». 

À l’époque, on ne parlait pas encore de « faire le buzz », mais les conséquences pour la vie privée de dévoiler ses gains du Loto ont créé un précédent, et aujourd’hui les personnes qui décrochent un jackpot versent parfois dans l’extrême prudence inverse… Allant jusqu’à  cacher leur chance monumentale à leur propre fils pendant 24 ans !

Mais dans la famille Bonhoure, la tradition du Loto s’est bel et bien perpétuée… Et la chance semble avoir franchi les générations ! En effet le 7 décembre 1996 deux des descendants du fortuné coiffeur – Bastien, un retraité de la Gendarmerie de 75 ans et sa fille Paulette – ont, eux aussi, remporté un jackpot de la version plus moderne du Loto.

Un patron reconnaissant

Quant à « Binbin » - surnom affectueux donné au « commis de la chance » - il n’a pas non plus été oublié : il avait ainsi loué, dans une interview, la « générosité » de son ancien patron qui, se retirant suite à son gain du Loto, lui avait légué son salon de coiffure.

« Le plus beau de la région, avec des fauteuils américains – précisait alors l’ex-employé, rayonnant.

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