Patrimoine, arnaque « à la Ponzi » et Euro Millions : Qui dit vrai ?

Scandale, destin et tirage gagnant ? Le procès quasi-surréaliste qui vient d’opposer pendant plus d’un mois des investisseurs férus d’histoire à un (supposé !) gagnant de l’Euro Millions rendra son verdict en décembre prochain. 
Le temps de revenir sur les nombreuses zones d’ombre (et d’improbabilité) qui émaillent le cas « Aristophil »…

Aristophil : pour l’amour de l’écrit

L’initiative avait, en son temps, rallié des grands noms de la Culture, tels que Rachida Dati - l’actuelle ministre - et PPDA : en 2003 Gérard Lhéritier lançait Aristophil, une société d’investissement destinée à « sauvegarder et racheter » des manuscrits prestigieux, témoins de l’histoire. 
De la correspondance de Napoléon aux croquis originaux du Petit Prince, les pièces devaient, selon les dires de l’homme d’affaires, représenter des « valeurs sûres », garantissant un taux de rentabilité de 8% à 9% via, notamment, leur location à des musées.
De quoi attirer les amoureux des belles lettres et du patrimoine français... Qui n’auraient pas la patience d’attendre de gagner à l’Euro Millions pour faire fortune !

Pyramide de Ponzi

Oui mais voilà : de gestion hasardeuse en surévaluation, il semblerait que Lhéritier ait passablement enjolivé les chiffres... Et si les premiers investisseurs reconnaissent une supposée rentabilité, celle-ci aurait vraisemblablement été financée par les apports de nouveaux intervenants – un système « pyramidal » typique, connu sous le nom d’« escroquerie de Ponzi ».
Acculé, alors que le projet qui lui avait pris l’énergie et les économies de toute une vie s’enfonçait inexorablement et que les créanciers grondaient, Lhéritier n’aurait vu qu’une solution...
Décrocher la Super-Cagnotte de l’Euro Millions !

Un gain et des soupçons

Ce n’est pas la première fois qu’un jeu de tirage revêt, bien malgré lui, des atours sulfureux... Car il ne suffit bien sûr pas de gagner pour être honnête, et  décrocher un jackpot du Loto ne gomme pas les soupçons de vol d’un Banksy. 
Mais dans le cas de Lhéritier, l’Euro Millions – et son prétendu gain – est même littéralement devenu, depuis, une pièce du dossier d’instruction !

Coup de poker ou... Blanchiment ?

En effet, en 2012, pour faire face à la faillite dans laquelle son système était en train de le plonger, l’homme d’affaires décide de jouer le tout pour le tout... À l’Euro Millions !
Aidé de sa famille il « investit » alors plus de 7 000€ en validations, ce qui lui aurait permis – selon ses dires – de décrocher la Super-Cagnotte de 170M€.
Un « renflouement » qui maintient alors Aristophil en semi-survie, par une injection de 40M€ en intraveineuse... Une manœuvre malheureusement insuffisante : la chute, inévitable, conduit directement Lhéritier sur le banc des accusés.
Sans compter que les plus forts soupçons pèsent sur ce jackpot « providentiel » de l’Euro Millions... Le financier en déroute n’aurait-il pas racheté le billet gagnant pour « blanchir » une partie de son argent ?

Grisbi, baraka et petites combines

Alors même que les enquêteurs de la brigade financière « épluchent » les comptes du prévenu, la plus grande prudence – associée d’une totale discrétion – est encore de mise quant à l’authentification de ce gain de l’Euro Millions.
Le tirage européen n’est d’ailleurs malheureusement pas directement incriminé : les gros montants – tels que les jackpots tonitruants de l’Euro Millions, mais aussi de  la Loterie de Noël Espagnole toujours en vente au prix « hors-inflation »  sur notre page - ont toujours inspiré les amateurs de « petits arrangements » économiques (et fiscaux).
Le verdict du « super-gagnant litigieux » de l’Euro Millions est donc attendu pour décembre...

D’ici-là, rassurez-vous : les gros lots ne sont pas tous prétexte à détournement. Validez l’authenticité des plus grands jeux de Loterie, directement sur Lottery24.fr !